Le Québec est respecté aux antipodes pour sa propre culture. Il s’agit d’une très riche culture, construite par des siècles d’isolement de l’hexagone, le pays d’origine d’un grand nombre des premiers Canadiens. La culture Québécoise a été influencée par les Britanniques, les écossais, les Irlandais, les Amérindiens, les Basques et beaucoup d’autres. L’actuelle province de Québec n’est plus « La Nouvelle France » du XVIe siècle mais une région autonome, distincte et multiculturelle.
Mais imaginez une exacerbation des tensions anglo-francophones au Québec. Imaginez des groupes nationalistes militaires supportés par des pays étrangers lançant une campagne pour diviser la province en deux zones linguistiques. Dans ce chaos on ne trouvera pas un Premier Ministre comme Monsieur Pierre Trudeau , Outaouais silencieux, incapable de contrôler les paramilitaires.
Imaginez la majorité d’un peuple, manipulé par ces militants, croyant qu’ils sont victimes de leurs voisins anglophones ‘barbares’, au point de ne plus pouvoir partager la province. Imaginez cette province Canadienne brutalement divisée un jour par la République Française. La division devenant alors la cause d’un mouvement de milliers de réfugiés, de disparus et de victimes de violence. Imaginez ce même peuple, manipulé croyant qu’ils ont été sauvés par la Mère Patrie. Imaginez maintenant que personne reconnaisse la « NRFCE » (Nouvelle République Française du Canada de l’Est) crée en dehors du Québec, aux frontières maritimes du Labrador, de Terre Neuve et d’une grande partie de la Nouvelle Écosse.
Dans cette nouvelle patrie des Canadiens français la résidence serait refusée aux anglophones. Imaginez les « sauveurs »’ de la Mère Patrie ayant déplacé en grand nombre ses citoyens de Lyon, de Marseille et de Paris,au point d’être numériquement trois fois plus importants que la population autochtone Québequoise.
Imaginez l’armée française contrôlant une grande partie de cette Nouvelle République et demandant aux citoyens de ce nouvel état de jamais oublier le paiement de leur dette de reconnaissance envers la France.
Cette dette deviendra une forme de contrôle de cette « nouvelle nation ». Le Québécois , le parler parisien du XVIIe siècle, sera immédiatement interdit et remplacé par le français de France. Les symboles de la république française remplaceront la fleur de lys. Chaque drapeau « Nouvelle République Française du Canada de l’Est » devra être accompagné un drapeau français et les noms des villes et des villages du pays seront changés pour inventer une nouvelle France. Le sirop d’érable et les bleuets seront interdits et une nouvelle loi demandera que les citoyens de cette province ne pourront pas s’identifier comme « Canadien français » ou Québécois, mais uniquement comme « Français du Canada ».
Bien évidement, dans l’Europe d’aujourd’hui, l’extinction culturelle organisée d’un peuple méritera une attention critique de la part des journalistes, des écrivains et des hommes politiques en souligneront l’importance de la reconnaissance des différences culturelles….
A la lecture de cette histoire, vous croyez rêver. Alors, voici, l’histoire des Chypriote-turcs – mon peuple, un peuple de l’UE des 25. Nous aimons la Turquie et nous voulons voir la Turquie en Europe, mais nous ne sommes pas une l‘extension de la Turquie. Nous sommes un peuple d’origine diverses Yoruks, Karamanlis et Alevis turcs de l’Anatolie ottomane du XVIem siècles. En quatre cents ans nous avons développé notre propre culture et idiosyncrasies dans la solitude de l’île de Chypre. Plus âgée que beaucoup des nations européennes et de celles du nouveau monde, le peuple chypriote-turc s’était déjà mêlé avec les grecs, les maronites syriaques, les latins, les arméniens, les africains du Soudan, les anglais et beaucoup d’autres.
Un peuple parlant un turc archaïque et syncrétique des Sultans de l’empire Ottoman. Nous avons notre version de Celine Dion, René Levesque et Pierre Trudeau, et notre propre Monseigneur de Laval.
Les Canadiens possèdent des noms comme “Tremblay, Gagnon et Prevost,” nous avons des noms comme “Mehmet Valentino” et les vieux noms “Behiye Mevlit…” Nous n’avons pas les bleuets* ou le sirop d’érable mais nous avons le Mollohiya, la Gologasse, la Zivania et le Bumbar. Les Canadiens disent “Mon pays est l’hiver,” pour nous, “Notre pays est le Printemps des orangeries.”
L’assimilation, le déplacement des électeurs, la présence de colons turcs anatoliens et les problèmes économiques crées par l’absence d’une solution au problème chypriote, menace l’existence de notre peuple.
L’immigration des nos jeunes à l’étranger continue. Seule une solution politique sur la question Chypriote, qui dure depuis trop longtemps, peut résoudre nos problèmes et empêcher l’extinction des Chypriote-turcs – les Canadiens français de la méditerranée de l’Est.